Pyramides à Maurice


Pyramides Perdu de l'île Maurice


Semir Sam Osmanagic

Un illuminé bosniaque réinvente l’histoire

Il se dit découvreur de pyramides. Semir Sam Osmanagich est venu présenter ses recherches sur les “meules” de Plaine- Magnien. Il veut prouver que ces constructions datent d’avant le passage des Arabes dans l’île, vers le 16e siécle…

Comme un goût de déjà vu. Il y a trois mois, Antoine Gigal, auteure et journaliste spécialiste de l’Egypte, affirmait la présence de pyramides à Maurice. Elle ne s’était pourtant même pas rendue sur le terrain.

Cette fois, c’est Semir Sam Osmanagich qui vient apprendre aux Mauriciens leur propre histoire. L’Indiana Jones bosniaque a voulu réunir la presse mercredi.

Dans la salle de conférences du Laguna Beach Hotel & Spa, le chercheur a posé son chapeau sur la table. Il attend, fébrile, non pas un public qui se calme mais que cet auditoire arrive. Trois-quarts d’heure plus tard, après de nombreux coups de téléphone désespérés, il se résout à commencer.

Devant un public de… six personnes! Il débute par une présentation de pyramides découvertes à travers le monde.

Parmi, celle qu’il a découverte en… Bosnie! Fière présentation. Sauf qu’il omet de préciser que cette découverte lui a valu d’être discrédité et critiqué dans le monde de l’archéologie. Il enchaîne sur les mesures et caractéristiques des “meules” de Plaine- Magnien.

Voilà le résultat de recherches intenses qui ont commencé... deux jours plus tôt, avec son épouse. Ces “études poussées” lui permettent d’affirmer que ces tas de pierres sont en fait sept pyramides, auxquelles il a donné des noms. Trois d’entre elles sont alignées, “presque dans l’axe du soleil lors du solstice d’été.” Toutes auraient été construites par un peuple de navigateurs itinérants. Ceux-là auraient produit leurs œuvres dés avant l’arrivée des Arabes vers le 16e siècle... Pour plus de précision sur une découverte de cette importance, il faudra repasser!

Sites médiévaux détruits

Dans notre édition du 19 mars dernier, les historiens mauriciens avaient déjà réfuté les théories d’Antoine Gigal. “Au fur et à mesure que l’on a défriché les terrains pour la culture de la canne, l’on s’est trouvé face à des tas de pierres. On les a rangés selon leur quantité,” affirmait Yvan Martial, journaliste et historien.

Guy Rouillard, historien et écrivain précisait également qu’à Plaine- Magnien, “c’est en 1944, lors du rachat d’Union-Vale par la compagnie sucrière Mon-Trésor-Mon-Désert, que l’on a épuré les terrains et entassé les pierres en forme de pyramides.” Cette fois, l’historien n’a pas voulu commenter la théorie de Sam Osmanagich, tant il la trouve absurde. De son côté, Satyendra Peerthum, chercheur et historien, affirme que “c’est une idée farfelue! Ces gens arrivent à Maurice sans aucune connaissance de notre culture et sans preuves scientifiques de ce qu’ils avancent.” Cette conférence est l’exemple même du manque de rigueur dans les travaux du chercheur et dénoncé notamment par le très respecté Archaeology Magazine. Sam Osmanagich est d’ailleurs soupçonné par deux scientifiques américains d’avoir détruit d’authentiques sites médiévaux lors de ses fouilles en Bosnie. Des critiques illustrées lors de la présentation faite par le chercheur lui-même, lorsqu’apparait une photo des mesures des pyramides entreprises… au mètre de couturière ! Mais Sam Osmanagich n’en démord pas.

Lorsqu’on lui demande une réaction sur les critiques dont il fait l’objet, c’est avec une grande humilité qu’il répond: “Lorsque quelqu’un, comme moi, fait la plus grande découverte du 21e siècle, il s’attend à des critiques venant de ces universitaires dérangés de devoir changer les livres d’histoire.”
Après l'égyptologue Antoine Gigal, Sam Osmanagich, un chercheur américain, recommande qu'elles soient officiellement protégées pour leur pertinence planétaire

"Les sept pyramides de Plaine Magnien nécessitent un statut protégé de la part du gouvernement parce qu'elles ont une signification planétaire". Ce n'est pas n'importe quel profane qui l'affirme, mais bien un chercheur américain dans le domaine, du nom de Sam Osmanagich. Ce chercheur et auteur, qui détient un PhD en Histoire des civilisations, chercheur de pyramides de Houston, Texas (USA) et également membre de l'Académie des sciences naturelles de Russie et de la Société archéologique d'Alexandrie (Egypte), est venu spécialement à Maurice cette semaine pour faire un constat des lieux.

Animant une conférence de presse mercredi dernier au Laguna Beach Hotel de Grande Rivière Sud-Est, Sam Osmanagich a communiqué ses conclusions et recommandations concernant ces pyramides comme suit (nous les reproduisons en anglais) :

"Seven man-made step pyramids were built from the volcanic rock. Their geometry is regular, with four triangular faces, leveled base, shaped corner stones, same orientation, carefully planned construction which required more than 30, 000 tons of material. Such an engeneering project would need work of 100 men during a 5-year period. Origin of the pyramid, their builders, time of building or purpose is unknown at this moment. The pyramids were not build by recent civilisations (Europeans XVI-XIX century or Arabs X-XI century), but much earlier.

These structures need to obtain protected status by the proper Government bodies because of their global significance. Their similarities in design and execution with the pyramids on Canary Islands, Central and South America is striking. Mainstrean scientific view about the pyramid building process has to be changed. In Mauritius, we potentially have the first case of advanced sea-faring civilisation who build the structures."

Sam Osmanagich a recommandé qu'une équipe interdisciplinaire composée d'archéologues, de géologues, géophysiciens, géodésistes et d'experts en géoradars locaux et étrangers soit constituée pour continuer à enquêter sur les sept pyramides. Toujours selon Sam Osmanagich, un espace limité devrait être réservé autour des pyramides, celles-ci devraient être remises en état et un info desk aménagé en vue d'encourager le tourisme archéologique à Maurice. Selon le chercheur, avec un minimum d'efforts de marketing, un important site pourrait être dégagé qui pourrait attirer encore un plus grand nombre de touristes dans notre pays.

Il est dommage que Sam Osmanagich ait fait une visite éclair chez nous car il aurait été fort intéressant de le confronter à d'influents sceptiques - dont certains avaient pris un ton savant - qui se sont empressés pour ridiculiser les premières informations que Week-End avait reprises, en avril dernier, d'une revue spécialisée française dans lesquelles une égyptologue, Antoine Gigal, faisait état, et ce pour la première fois, de la présence de sept pyramides sur le sol mauricien.

L'histoire des civilisations s'appuie généralement sur la base de documents écrits. Mais, sans jamais en avoir produit un seul jusqu'ici, les sceptiques - qui se reconnaîtront - ont affirmé que la construction des "pyramides" en question remontait vers le milieu des années 1940 et fut l'œuvre d'un cadre de l'industrie sucrière. On réalisera donc combien Sam Osmanagich, qui a, sans doute, eu quelque connexion avec l'égyptologue Antoine Gigal, engage en quelque sorte sa crédibilité de chercheur.

Quoi qu'il en soit, que ce soit eux (Osmanagich et Gigal) ou leurs détracteurs locaux qui aient finalement raison sur l'origine de ces pyramides, personne ne pourra non plus contester le fait que ce fut un jeune photographe Mauricien, en la personne de Stéphane Mussard, qui a su susciter l'intérêt international - justifié ou pas - autour de ces pyramides de Plaine Magnien.

Avec la permission de Stéphane Mussard d'ailleurs, nous reproduisons dans cet article une photo aérienne, magnifique, qui montre les sept pyramides de Plaine Magnien. On notera leur alignement parfait, comme c'est le cas pour les pyramides des îles Canaries et d'ailleurs. On peut effectivement s'étonner d'une telle similarité…

Комментариев нет:

Актуально

Жаждущий ежик